TMS : élargir les champs de la prévention - ARACT Centre
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TMS : élargir les champs de la prévention

Grâce à une formation-action orchestrée par l’ARACT Centre, la Direction régionale du Travail et la CRAM, une entreprise de l’industrie automobile prend conscience qu’elle n’a pas encore tout fait en matière de prévention des TMS. Elle engage de nouveaux chantiers : rotation sur les postes, sensibilisation des acteurs internes, campagne d’information et enquête sur le stress.

 

Description

Ce sous-traitant de l’industrie automobile fabrique des modules électriques et électroniques pour les moteurs et les véhicules. L’entreprise a fait longtemps partie d’un grand groupe, qui est devenu son principal client après sa cession à un groupe américain.

 

Demande 

La progression de déclarations de TMS (troubles musculosquelettiques) en maladie professionnelle mobilise la direction, le CHSCT et le médecin du travail. Le service Méthodes mène une action ergonomique sur l’ensemble du site pour améliorer les conditions de travail, mais l’organisation des îlots de production évolue en parallèle et réduit les temps de cycle. Malgré les améliorations, des TMS sont encore déclarées et le nombre de salariés avec des restrictions d’aptitude augmente.

Le médecin du travail suggère alors à l’entreprise de suivre la formation à la prévention des TMS organisée par l’ARACT et co-animée avec la CRAM et le Médecin Inspecteur Régional du Travail.

 

Démarche

Cette formation action vise simultanément à appréhender de façon globale les risques et les causes des TMS et à traiter des manières de convaincre et de fédérer les interlocuteurs nécessaires à l’action de prévention. Cet appui à l’élaboration d’une stratégie d’action s’étale sur une période de 6 mois, avec 2 intersessions permettant un soutien de l’ARACT en entreprise. La participation de deux personnes d’une même entreprise est recherchée pour favoriser la prise en compte stratégique mais aussi pluridisciplinaire de la démarche de prévention des TMS.

 

L’entreprise décide d’envoyer trois personnes à cette formation : la responsable des ressources humaines, l’infirmière du travail et le technicien standardisation “Méthodes et Ergonomie”. Ils comprennent alors rapidement que les actions menées dans l’entreprise sont insuffisantes et n’ont pas pris en compte l’ensemble des facteurs de risque favorisant l’apparition des TMS. Ainsi, s’élaborent une démarche et un plan d’actions qui sont validés en CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) et en comité de direction.

La première étape consiste à créer un groupe de travail. Il est défini en choisissant un intervenant dans tous les métiers ayant ou pouvant avoir une action de prévention sur les TMS (achats, méthodes, production, élus salariés, …). Le trinôme de la formation y participe activement et les sensibilise sur le sujet des TMS.
Un état des lieux des TMS est mené, à partir des dossiers médicaux du personnel de production. Le nombre de pathologies (58) y est bien supérieur au nombre de maladies professionnelles reconnues (10) et deux tiers des restrictions médicales portent sur les TMS.

 

Ce travail conduit à mettre en place un recueil de plaintes, gérées par l’Infirmière. Cette action nouvelle permettra d’avoir des informations précoces sur les difficultés des opérateurs et d’identifier des postes à risque de TMS pour mieux les traiter.
Un projet d’aide à la gestion des personnels pour les superviseurs est défini : un fichier des restrictions médicales, mis à jour par le service médical, permettra de mieux répartir les opérateurs sur les postes.Le programme d’amélioration continue intègre la révision du système de cotation ergonomique des postes. Les facteurs de risque TMS sont pris en compte et complètent l’affichage de l’étiquette ergonomique du poste. Ainsi, l’ordre de priorité des postes à améliorer évolue.

 

Ces changements ne peuvent s’envisager qu’avec une sensibilisation des acteurs internes. Des sessions spécifiques sont programmées notamment pour les superviseurs afin de les associer, les former aux outils envisagés et les aider dans leurs missions ; mais aussi auprès des acheteurs pour intégrer le risque TMS dans leurs choix d’investissements de matériel.

 

Une campagne d’information est également lancée. Un panneau d’affichage dédié est placé à un endroit stratégique, visible par tout le personnel. Des informations courtes, claires, illustrées et régulièrement renouvelées renseignent sur les TMS et les réalisations.
Enfin, une enquête sur la santé mentale au travail est lancée et gérée par le médecin du travail. Elle permettra de préciser le niveau de stress du personnel, sachant qu’il constitue l’un des facteurs déclenchant des TMS.

 

Bilan 

Six mois après la formation, l’ARACT poursuit son suivi auprès de l’entreprise. La mobilisation interne est forte et les facteurs d’assise et de pérennité de la démarche sont présents : le groupe TMS se réunit tous les semestres, l’état d’avancement est abordé à chaque réunion de CHSCT. La direction favorise les actions et les suites de l’enquête de santé mentale.

Les résultats restent encore modestes, car les projets ont besoin de temps. Mais déjà, le recueil des plaintes fonctionne bien et permet d’agir. Les superviseurs et les acheteurs ont été formés, ce qui ouvre à une réelle prise de conscience de ces acteurs.

 

Enfin, les réunions de suivi post formation que propose l’ARACT pour échanger et s’enrichir d’autres expériences rencontrent l’intérêt du trinôme de participants afin d’entretenir la démarche.